Aux environs de l’année 1400, Jacques Cœur naît à Bourges, une cité où le commerce est florissant. Son père, Pierre Cœur, est l’un des plus riches marchands de son temps ; il transmet à son fils le goût des affaires. Peu à peu, Jacques gère une petite fortune grâce au commerce de la laine et s’initie au commerce de produits de luxe qu’il échange avec l’Asie et le monde entier. Commerçant, banquier, négociant, Jacques Cœur est nommé Grand Argentier du royaume par Charles VII le 2 février 1439.
En 1443, il débute la construction d’un imposant palais au cœur de sa ville natale. Cet édifice préfigure les grandes demeures de la Renaissance : des galeries de circulation surplombent une cour d’honneur ; la façade principale présente un décor somptueux aux multiples symboles : des personnages sculptés représentent les voyages de Jacques Cœur et des scènes de la vie quotidienne. Confortable, l’intérieur présente de grandes salles de réception équipées de cheminées et les appartements, richement décorés, possèdent d’exceptionnels équipements d’hygiène pour l’époque (latrines, étuves, etc.).
Très proche de la favorite royale Agnès Sorel, Jacques Cœur est accusé de l’avoir empoissonné. Le 31 juillet 1451, le Grand Argentier est arrêté : son palais de Bourges est confisqué par le roi et plusieurs fois revendu.
En 1552, il arrive aux mains de Claude de l’Aubespine, secrétaire d’Etat aux finances. En 1682, Jean-Baptiste Colbert le cède à la municipalité de Bourges qui y installe ses bâtiments administratifs. En 1820, l’installation de la Cour d’Appel et du tribunal de première instance abîme considérablement les décors Renaissance et la physionomie de l’édifice. Heureusement, celui-ci est grandement restauré au XXe siècle. Aujourd’hui, le public y découvre l’incroyable épopée de Jacques Cœur et l’architecture époustouflante que la fortune de celui-ci lui a permis de réaliser.