Ce 11 novembre 2025, nous célébrons les 107 ans de la signature de l’Armistice qui mit fin à la Première Guerre Mondiale, un conflit particulièrement meurtrier qui coûta la vie à plus d’un million de soldats français.

Lorsque survient ce premier conflit d’envergure internationale, la société française est encore très marquée par les héritages du XIXe siècle. Les châteaux, centres du pouvoir local, sont habités par de grandes familles propriétaires à la tête d’un personnel conséquent. Le 28 juin 1914, l’ordre établi est définitivement bouleversé.

Pères et fils de nobles lignées se battent au côté d’ouvriers et paysans. Leurs femmes prennent les choses en main et se mobilisent ; nombre d’entre elles s’engagent et, ensemble, les couples transforment leurs demeures en hôpitaux militaires.

• Château de Chenonceau
En Indre-et-Loire, le château de Chenonceau devient très vite l’un des plus importants centres médicaux de la région. Ouvert dès le 2 août 1914 et dirigé par Simone Menier, propriétaire d’alors, il abrite près de 120 lits dans lesquels vont se succéder, tout au long des quatre années de guerre, plus de 2 000 soldats français, belges et alliés. Dans les célèbres galeries sur le Cher qui ont déjà fait toute la renommée de ce véritable bijou architectural, des salles d’opération sont installées ainsi que l’un des premiers appareils de radiographie à rayon X.

• Domaine de Chaumont-sur-Loire
Non loin de là, la princesse de Broglie, après avoir considérablement métamorphosé les lieux, met à disposition de la Croix Rouge son château de Chaumont-sur-Loire. Situé au cœur d’un parc idyllique, le domaine devient un poste médical et, surtout, un centre de repos pour soldats convalescents.

• Château de Champchevrier
Propriété de la même famille depuis 1728, le château de Champchevrier devient également un hôpital secondaire de convalescence selon la volonté de la baronne et ses quatre filles qui financent son fonctionnement sur leur fortune personnelle et qui s’investissent en devenant elles-mêmes infirmières. Dans l’armoire à pharmacie que l’on découvre durant la visite, on peut, encore aujourd’hui, apercevoir des médicaments utilisés à cette époque.

Notons également, dans le Maine-et-Loire, l’installation d’un dépît sanitaire au château de Montsoreau, d’un hôpital pour blessés légers au château de Brissac (le plus grand d’Europe !) et d’un centre d’hébergement pour personnel médical au château de Serrant.