Dominant la ville de Gien et la Loire, le château de Gien a été construit à la fin du XVe siècle à la demande d’Anne de Beaujeu. Il est édifié sur l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale dont il ne subsiste aujourd’hui que la tour « Jeanne d’Arc », construite vers la fin du XIVe siècle et appelée ainsi en souvenir de son passage au château.
En 1481, Anne de Beaujeu reçoit de son père Louis XI le comté de Gien en cadeau pour son mariage avec Pierre de Beaujeu. Elle va marquer la ville de son empreinte en lançant de nombreux chantiers dont la reconstruction du château en 1482. Pour cet édifice, les matériaux locaux sont privilégiés : la pierre de taille, roche calcaire présente en Giennois, et la brique, un matériau local peu coûteux et élément de décor à part entière. Le château abandonne l’aspect défensif de l’époque médiévale au profit d’une architecture plus décorative et du confort de la Renaissance. L’alternance des couleurs rouges et noires laisse ainsi apparaître des motifs sur la façade côté cour (losange, étoile à 6 branches…), suscitant toujours autant d’interrogations sur leurs significations. On retrouve aussi des sculptures telles qu’une Mélusine ou encore un marcassin.
Outre l’aspect décoratif, l’aménagement intérieur reflète le confort de ces demeures avec des étuves, des volets intérieurs permettant de calfeutrer les fenêtres, des coussièges et de grandes baies laissant entrer la lumière. Le plaisir prend le pas sur les nécessités pratiques. À la mort d’Anne de Beaujeu en 1522, le château de Gien retourne à la Couronne. Quelques hôtes prestigieux vont y séjourner dont François Ier, Catherine de Médicis, Charles IX ou encore Louis XIV et sa cour y ont séjourné.
Le château est racheté en 1823 par le Conseil Départemental du Loiret pour y installer la sous-préfecture, le tribunal et la prison. Des modifications vont être apportées au monument : des ouvertures sont percées, d’autres sont supprimées et un nouveau bâtiment est crée entre le château et l’église, pour les besoins de la prison.
Depuis 1952, il sert d’écrin au musée de la chasse créé par Pierre-Louis Duchartre et Henri de Linarès. Après quatre années de restauration, c’est un musée entièrement repensé dans une muséographie moderne qui rouvre ses portes en 2017. Les collections très diversifiées présentent les différentes techniques de chasse pratiquées en Val de Loire : la chasse au vol, la chasse à courre ou vénerie, et la chasse à tir. Le musée replace l’histoire de la chasse au cœur du Val de Loire.
