Le château et l’Hôtel-Dieu de Baugé, aujourd’hui gérés par la ville, comptent parmi les richesses patrimoniales de cette cité millénaire, labellisée « Plus beau détour de France » et « Petite Cité de Caractère ». Connu pour ses nombreuses réalisations architecturales, le roi René, duc d’Anjou, fait bâtir le château au XVe siècle pour en faire son pavillon de chasse. Simplicité, charme et élégance sont les maîtres mots de cet ensemble architectural, comme en témoigne l’imposant escalier à vis surplombé de sa voûte en palmier.
Baugé est d’abord apparue au début du XIe siècle lorsque Foulques III Nerra, comte d’Anjou et redoutable guerrier, fit construire sur un éperon rocheux, à la confluence du Couesnon et de l’Altrée, une forteresse destinée à sécuriser l’est de son territoire. Aucune trace de ce vaste ensemble ne subsiste aujourd’hui, les derniers vestiges ayant été rasés au milieu du XIXe siècle lors de l’aménagement de l’actuelle place de l’Europe devant le château. Entre le XIe et le XIVe siècle, un nouveau château fut élevé à l’emplacement du château actuel, mais les sources sont lacunaires sur cette période. Il fut vraisemblablement incendié au cours de la Guerre de Cent Ans. Sur ces bases fut édifié entre 1454 et 1465 le château actuel, commandé par René Ier, duc d’Anjou (1409-1480) à son architecte Guillaume Robin.
Les projections dans les combles, la scénographie du premier étage, la reconstitution de la chambre du Roi, les pôles ludiques ou encore l’exploration numérique et les animations à destination des familles sont autant d’outils à la disposition des visiteurs, petits comme grands, pour comprendre la vie du Roi René, artiste de coeur et chevalier par devoir. La visite du château va de pair avec la découverte de l’Hôtel-Dieu de Baugé. Premier hôpital de la ville ouvert en 1650 grâce à la ténacité de deux femmes désirant offrir un lieu d’accueil et de soins aux plus démunis de la région, il ferme en 2001 après 350 ans d’activité hospitalière. Tour à tour la salle des malades, la chapelle baroque, les bâtiments conventuels, le jardin des simples se dévoilent aux visiteurs. Le tout constitue encore aujourd’hui un ensemble architectural cohérent et témoin de la double vocation du lieu : soins des âmes et soins du corps. Parmi les chefs d’oeuvre à découvrir en Val de Loire, l’apothicairerie figure parmi les incontournables. Une atmosphère mystérieuse règne dans cette pharmacie du XVIIe siècle, reconnue comme l’une des plus riches et des plus complètes d’Europe.
